ACTU & SOCIÉTÉ
Miroir collectif : un dialogue entre deux générations.
Publié le : 15/07/2019 - Sortir : Ameskane Mohamed
Jusqu'au 1er septembre 2019, les cimaises du Musée Bank Al-Maghrib nous convient à une exposition originale.
A ne pas rater !
Miroir collectif ». Le titre est emprunté à l’une des œuvres exposées, un dessin carbone sur papier représentant un portrait de Mohammed V (2013) de Abdelaziz Zerrou. L’accrochage nous donne à voir l’évolution de la pratique plastique moderne au Maroc ainsi à travers les œuvres de différentes générations. Il y’a les pionniers qui ont installé les bases guerroyant avec les pratiques de l’époque coloniale. Et les nouvelles générations qui essayent de s’affranchir des débats et des expériences de leurs ainés. 7 précurseurs avec les incontournables Ahmed Cherkaoui, Jilali Gharbaoui, Farid Belkahia, Mohamed Melehi, Mohamed Chebâa, Fouad Bellamine et Mohamed Kacimi. 11 plasticiens de la nouvelle génération : Mariam Abouzid Souali, Amina Agueznay, Mustaoha Akrim, Mohamed Arejdal, Hassan Bourkia, Larbi Cherkaoui, Mounir Fatmi, Amine El Gotaïbi, Simohamed Fettaka, Abdeaziz Zerrou et Khalil Nemmaoui.
Le concept et l’accrochage sont le résultat d’un partenariat entre le Musée de Bank Al-Maghrib et le Comptoir des Mines Galerie. Les commissaires sont Hicham Daoudi et Abderrahman Benkamza. Dans le catalogue édité à l’occasion, ces derniers, au long d’un entretien à bâton rompu, reviennent sur les similitudes qui apparaissent à travers les œuvres des exposants. Et décortiquent les problématiques qui travaillent notre scène plastique. Identité. Héritage, mémoire. Territoires, engagement. Condition humaine.
A admirer les œuvres, rarement réunies ainsi, on est ébloui par la richesse des pratiques, des univers et des préoccupations. L’ensemble interroge notre destin, notre mémoire collective et notre place dans un monde qui ne cesse de se métamorphoser. Que signifient des notions comme identité et territoire, à l’air du net, des réseaux sociaux mais aussi des crises migratoires, climatiques et financières ?
Les artistes répondent chacun à sa manière. Comment ne pas être estomaqué devant « la dérive des continents » de Farid Belkahia, les images de fin d’un monde de Khalil Nemmaoui, « les dernières chutes de la foi » de Mohamed Arejdal ou de l’époustouflante fresque de Mariam Abouzid Souali ? On dirait que les occupants du bateau de Noé qui quittent le navire. Sauve qui peut ! Une dramatique manière d’interpeller un sujet d’une actualité mondiale ô combien brûlante.
Ainsi, de toile en toile, d’installation en installation, on est saisi par les anciennes et nouvelles techniques d’aborder le visible. Il reste encore quelques jours pour la visite. Des chocs esthétiques vous attendent.