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La Maison Blanche reprend des couleurs !

Publié le : 10/02/2021 - Mohamed Ameskane - Sortir Mag

En 2018, on avait écrit dans « Sortir, Art et Culture à Rabat » un article sur les métamorphoses de la ville et la réhabilitation du Boulevard Mohammed V. L’article se terminait par ce constat : « Mais, hélas il y a toujours un mais, il y a une tache noire sur le boulevard. Il s’agit de l’ancien ministère de l’information, un vrai bijou architectural, devenu repère des petits voyous qui agressent les passants une fois la nuit tombée. Le mur qui le cachait avait disparu il y a quelques années pour aérer la place et le jardin et donner à voir la beauté du monument. On ne peut qu’espérer qu’une décision ne tardera  pas à le sauver. Et on aura nos Champs-Elysées ! »

C’est fait ! Les travaux de restauration ont commencé. Après moult spéculations, la bâtisse a fini par être récupérée par la Fondation pour la Sauvegarde du Patrimoine de Rabat, que préside Lalla Hasnaa, pour en faire son siège. La cerise sur le gâteau, un symbole éclatant des métamorphoses de la capitale, ville des lumières et capitale culturelle du royaume.
Il était temps !

Le premier exemple du style Art - Déco de la ville, construit dans le cadre du projet d’aménagement de l’architecte urbaniste français d’Henri Prost, a fini dans un état de délabrement plus qu’avancé !
Les détritus s’accumulaient devant sa porte et à l’intérieur c’est la désolation totale. Et dieu sait que le bâtiment a eu un destin fabuleux. La Casa Blanca ou Maison Blanche du boulevard Mohammed V, ancien Dar Elmakhzen, a été bâtie entre 1913 et 1916 pour servir comme Cour d’Appel jusqu’aux années quarante. Une fois cette dernière transférée en face de l’hôtel Balima, actuel chambre des représentants, elle accueillit le siège du Services des Affaires régionales. Après l’indépendance elle est devenue le siège du secrétariat d’Etat chargé de l’Information. A fini comme siège du journal « Al Anbaa ».

On admire son escalier en marbre, ses fenêtres, balcons, loggias… l’ensemble dans une symétrie renaissante. On aménagea une fontaine et un parc autour du bâtiment, hélas saccagé et replanté maintes fois ! Non classée, la demeure qui relève de la ville de Rabat se détériora au fil du temps. On spécula sur son avenir et devenir. Les uns évoquent sa transformation en hôtel de ville, les autres en musée archéologique ou de la parure… On proposa d’en faire la maison de la mémoire de Rabat. Aucun de ces projets n’a abouti.

Enfin le bâtiment est sauvé ! Et de quelle manière. Siège de la Fondation de la Sauvegarde du Patrimoine Culturel de Rabat, il vient donner un éclat et une visibilité au travail accompli pour faire de Rabat une ville digne du statut et de la renommée des grandes capitales mondiales. N’a - t - elle pas connue la réalisation de nombreux chantiers structurants avec le programme « Rabat, ville lumière, capitale culturelle du Maroc », le développement de la vallée du Bouregreg ainsi que la sauvegarde et la mise en valeur des anciennes médinas de Rabat et de Salé, entre autres.

Conseils d’administration, colloques et autres rencontres initiés par la Fondation que préside la princesse Lalla Hasnaa ne cessent de faire le point sur l’état de conservation du patrimoine culturel de la Ville et de dresser le programme des actions qui seront menées durant les années à venir dont l’établissement d’ « un état d’évaluation annuel de conservation du patrimoine de la ville de Rabat, de l’organisation d’événements périodiques et d’ateliers en relation avec la préservation du patrimoine, ainsi que de la mise en œuvre d’un projet ambitieux de digitalisation du patrimoine de Rabat. » Un programme ambitieux dont la vocation est de perpétuer et de transmettre les valeurs historiques, architecturales, artistiques, paysagères, matérielles et immatérielles inhérentes au Patrimoine Culturel de Rabat.

Le projet de restauration, dont le maître d’ouvrage délégué est Rabat Région Aménagements, est confié à l’architecte Mehdi El Mejjati. Un passionné et connaisseur de la Cité, de ses divers aspects et visages.
Vivement la fin des travaux...