Portrait

Nezha Rhondali

Publié le : 30/10/2020 - Sortir


Une femme d'action, toujours 100 à l'heure. Originaire de Chaouïa, Nezha a grandi en Europe où elle a vécu pleinement de sa passion pour le monde artistique, culturel et social.
Un dévouement qui l'a menée à l'improvisation d'un voyage qui a fini au Maroc et précisément à Rabat. Un voyage où elle a côtoyé ce qui se fait de mieux dans l'univers des professeurs, de laboratoires artistiques et de projets de vie permaculture, qu'elle affectionne tant.
Formée auprès de danseurs et de chorégraphes internationaux, Nezha ne cesse d'apprendre et d'ajouter à son art sa petite touche locale.



Quel est votre parcours ?
Mon parcours est assez atypique et explique aussi qui je suis aujourd’hui. Je m’appelle Nezha Rhondali, je puise mes origines dans les terres Chaouïa, j’ai grandi à Lyon, j’ai mûri en Espagne, je me suis révélée sur la route et je m’enracine au Maroc !
Grâce à des auteurs comme Amine Maalouf, j’ai très vite adopté l’idée d’une identité en mouvement « qui se construit et se transforme tout au long de l’existence ». Je refuse de me cantonner à une seule appartenance. Il m’est donc difficile de vous parler de mon métier et de mon identité en un seul mot.
Mon parcours jusqu’à aujourd’hui pourrait se résumer ainsi : depuis très jeune, j’ai toujours trouvé le moyen d’assouvir ma curiosité dans les domaine artistique, culturel et social. Mais, après six années d’université de droit et quatre années au sein d’une multinationale d’énergie solaire, je me suis retrouvée littéralement déconnectée de mon corps et de mes rêves. J’ai alors décidé, à mes 28 ans, d’entreprendre un voyage de « trans-formation »
pendant lequel je m’attèlerais à (me) découvrir, apprendre et à me réapproprier ma vie. Pendant deux années, j’ai improvisé un voyage pour suivre ma propre formation en contact improvisation, danse improvisation, danse inclusive, techniques somatiques mais aussi en permaculture. J’ai suivi la formation d’éminents professeurs, mais j’ai également eu l’opportunité d’intégrer des « laboratoires artistiques » et des « projets de vie Permaculture » par exemple à Earthdance (Massachusets) mais aussi Montréal, Vancouver, New York, Buenos Aires, Montevideo, Madrid, Berlin. Grâce à ce voyage, j’ai pu poser les fondements de mon « identité artistique » et de mon engagement comme 
« citoyenne de la Terre ». J’ai terminé mon voyage initiatique au Maroc en 2013 et depuis ce temps, je n’ai cessé d’enseigner et, de semer des graines de projets qui ont fait naître autour de l’association Irtijal Maroc une communauté marocaine et internationale, réunie autour des valeurs de l’improvisation : vivre le moment présent.

Comment êtes-vous venue à la danse ?
J’ai toujours aimé danser et je l’ai intégré très tôt comme mon espace de liberté, de libération, d’expression et de connexion avec mon corps du moment. Mais, la rencontre qui m’a fait basculer de juriste à danseuse, est le workshop intensif de contact improvisation en août 2011 avec Joerg Hassmann. Au bout du deuxième jour, j’ai senti mon corps comme jamais et un espace à l’intérieur de moi s’ouvrir. Ce fut ma première expérience Contact improvisation et en technique somatique Body Mind Centering qui a littéralement changé ma perception de mon corps et du monde qui m’entoure. Cette rencontre fut assez forte pour que je démissionne et que je parte en voyage pour continuer ma formation et rapidement j’ai senti le besoin d’enseigner et de « performer ».

Quels sont vos projets aujourd’hui ?
En mars dernier, ma réponse aurait été différente bien sûr ! J’ai dû mettre en suspend une grande partie de mes projets : la Compagnie Irtijal, Irtijal Training, les Jams d’Irtijal…
Mais le confinement et l’arrêt forcé de mes activités m’a permis de prendre un recul assez bénéfique. Aujourd’hui, je ne suis plus la même ! Ce recul m’a permis de faire le point et m’a aidée à me centrer davantage sur l’essentiel. Je suis maman d’une enfant de 3 ans qui est devenu un projet à part entière et, pour moi, il est important de l'intégrer dans mon cheminement de femme artiste épanouie.
Ma formation Yoga m’a accompagnée d’une manière lente et subtile pendant ce confinement et j’ai entrepris un projet de « danse yoga », dans laquelle j’utilise le yoga comme technique de conscience corporelle et d’alignement pour entrer en danse improvisation. J’ai également travaillé sur un projet Danse – Photo avec Saber Tayebioui dans la région d’Al Hoceïma : TIMOUMA PROJECT. Un projet qui aborde la spiritualité en lien avec le corps, le mouvement et la nature. Nous espérons organiser une expo-performance l’année prochaine si les conditions nous le permettent. Et pour finir, j’ai créé un programme d’accompagnement personnalisé à l’individuel et à des petits groupes : le corps comme outil de présence, et de transformation.

Quel lien avez-vous avec Rabat ?
Un lien de corps, de cœur et d’esprit !
En arrivant au Maroc en 2013, je me suis installée à Casablanca, car je la connais très bien et ma famille y est basée. J’ai été très bien accueillie et je pense que c’était le meilleur endroit pour lancer mon projet pluri-forme ! Mais je rêvais en secret de vivre à Rabat. Une ville à taille humaine, avec une architecture stimulante, une population variée, une nature urbaine prédominante. Rabat m’inspire, je me suis rapidement sentie à l’aise d’occuper l’espace public, pour y déambuler et pour y danser. C’est à Rabat que j’ai décidé de laisser se répandre mes racines, c’est ici que je veux continuer à développer mes activités, où je veux m’investir auprès de la communauté. Je suis très bien entourée et soutenue par de merveilleux espaces tels que le Hiba_Lab ou encore le Cube.
Rabat, à mon tour de te rendre ce que tu m’as donné !