Portrait
Mosa'ab Elshamy
Publié le : 25/05/2020 - Sortir
Jeune journaliste photographe, Mosa'ab Elshamy a enflammé la toile au début du confinement avec des clichés poignants sur la crise sanitaire dans la ville de Rabat. D'origine égyptienne, il a décidé de faire de Rabat sa ville de prédilection. Il nous raconte son parcours,
sa passion pour la photographie et ses nombreux projets dans le Royaume.
Quel est votre parcours ?
Je travaille pour l'agence "Associated Press" en tant que photographe, couvrant le Maroc et l'Afrique du Nord. Ma carrière de photographe a commencé il y a de cela 10 ans dans mon pays natal l'Egypte, d'abord en amateur puis comme freelancer.
Comment êtes-vous venu à la photographie ?
J'ai commencé à m’intéresser à la photographie à l'adolescence. J'aimais beaucoup dessiner mais je n'étais pas très doué. Mon père m'avait offert mon premier appareil photo à l'âge de 15 ans. J'ai alors commencé à photographier tout ce qui m'entoure : ma famille, mes amis, les plantes et les animaux. En 2011, quand la révolution contre le régime de Hosni Moubarak s'est déclenchée, j'ai pris ma caméra et commencé à documenter les événements. J'ai su à ce moment là que c'était ma vocation, et me suis concentré depuis sur le photojournalisme.
Quels sont vos projets aujourd’hui ?
Depuis mon arrivée au Maroc en 2017, je travaille sur la diversité culturelle et sociale du Royaume. J'ai couvert des projets dans les montagnes de l'Atlas afin de documenter les traditions et le style de vie Amazigh. J'ai également couvert des célébrations religieuses, et des événements sportifs et musicaux. Mes derniers projets sont à propos des femmes pêcheurs au Maroc, les cultivateurs de Safran en Atlas et la maladie des enfants de la lune.
Quel lien avez-vous avec Rabat ?
Rabat est la ville que j'appelle "Mon chez moi" depuis 3 ans et à laquelle je m'attache encore plus avec le temps. Venant du Caire, le contraste était étonnant. Alors que les deux sont des villes historiques, Rabat se trouve plus calme, plus verte et plus agréable pour la marche ou la bicyclette.
Depuis le début du confinement et en tant que journaliste, je suis permis de sortir pour travailler, un privilège que je ne prends pas à la légère. Pour moi c'est du jamais vu en 10 ans de carrière. Les rues sont désertes et calmes et la vie a été réduite à l’intérieur. Les villes dans lesquelles nous vivons connaissent un grand changement, et je suis reconnaissant de pouvoir capturer ce changement.