Portrait
Tarik Charrat
Publié le : 20/01/2020 - Sortir
Figure incontournable de la scène culturelle de la Capitale, Tarik Charrat est connu pour ses portraits et ses allégories féminines à la sensualité exacerbée et au modernisme provocant.
Un artiste engagé, un homme de conviction armé d’un regard unique. Découvrez l'interview de notre artiste de la saison.
Quel est votre parcours ?
Autodidacte, c’est en parallèle à mes études à Montréal de 1998 à 2006 que j’ai commencé à exposer mes œuvres là où je pouvais, principalement dans les halls d’universités pour leur montrer les prémices de mes toiles souvent provocatrices et parfois ironiques.
Mon travail récent prend une nouvelle tournure, en y allant sans détour pour exprimer mes coups de gueules, mes rêves et mes manifestes, pour vous livrer un monde, le nôtre, qui nous enveloppe dans ses ersatz et ses réalités perverties. L’intention qui anime mon travail est celle de dévoiler la vraie nature de ce qui est déjà établi, d’empêcher la distraction de nos sens quasiment saturés par de lourdes sollicitations suspectes, de notre sensibilité déjà émoussée et arrivée au stade final du désintéressement total du sort collectif. Mon nouveau travail est un clin d’œil pour avertir et tirer de la torpeur commune et ce notamment à travers mes collections « Popaganda » et « Vandal Art ».
La collection Mad Nomad quant à elle, est une invitation au voyage dans mon univers surréel.
Comment êtes-vous venu à la peinture ?
Dès mon plus jeune âge je manifestais un fort intérêt pour le dessin et la peinture, certainement grâce à ma mère qui en était passionné et maniait du pinceau à ses heures perdues. Je l’observais et lui piquais son matériel à l’occasion, ce qui m’a mis le pied à l’étrier étant enfant. Suite au décès de ma mère, alors que je n’avais que 12 ans, je me suis donné une raison de continuer de faire vivre sa passion en utilisant ses quelques pinceaux laissés à l’abandon. Le dessin et la peinture sont devenus une sorte de thérapie pour passer ce cap difficile. Je me suis rendu compte de ma maitrise des arts plastiques au collège, mes professeurs mes rendaient rarement mes dessins et mes camarades de demandaient de faire les leurs ce qui m’encourageait à continuer et perfectionner mon art. Voilà comment je suis venu à la peinture ou plutôt comment la peinture est venue à moi.
Quels sont vos projets aujourd’hui ?
A court terme soit en 2020: je prévois un exposition prochainement à Los Angeles avec des amis artistes Marocains. Une exposition à Abu Dhabi lors d’un événement de grande envergure et enfin un solo show à Tanger dans la plus grande galerie de la ville est prévu pour le dernier trimestre de cette année (2020). J’ai aussi 2 collaborations en cours avec des designers Marocains des plus connus, notamment en couture & bijouterie.
Quel lien avez-vous avec Rabat ?
Mon lien avec Rabat est tellement fort que lorsque j’ai eu le choix de vivre en Amérique du Nord ou de rentrer à Rabat, je n’ai pas hésité à retourner vivre à Rabat, ville ou je suis né en 1979 et qui m’a vu grandir. Aujourd’hui je l’apprécie encore d’avantage grâce à sa scène artistique grandissante et son ouverture au street art que l’on peut voir un peu partout à travers elle.