Portrait
Ikram Kabbaj
Publié le : 04/11/2019 - Sortir
Mercredi 7 août 2019. Les passants à proximité du Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain sont médusés. Ikram Kabbaj installe son triptyque scruptural sur les jardins gazonnés du monument. La sculptrice venait d’ouvrir le bal de la biennale de Rabat, événement par excellence de la rentrée culturelle.
Militante de l’intégration de l’art dans l’espace public, Ikram Kabbaj a initié un symposium dotant nos villes d’oeuvres internationales. Guidée par sa “Feuille de Route”, monumentale installation sur l’autoroute Casablanca-Aéroport Mohammed V, elle sillonne le monde plantant sa “Rose du Désert”... en Chine !
Après une breve escale au Maroc, elle s’envolera pour le Chili pour y installer une nouvelle sculpture. Bon vent l’artiste... les semelles au vent !
Quel est votre parcours ?
De 1978 à 1987 j’ai reçu une formation académique qui m’a menée de l’Ecole des Beaux-Arts de Casablanca, à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Depuis 1989, année de mon exposition à la rue piétonnière du Mâarif, j’explore les matières et les formes que je donne à voir dans diverses expositions et réalisations permanentes (publiques et privées) au Maroc et à l’étranger et lors de mes participations aux Symposiums nationaux et internationaux.
Comment êtes-vous venue à la sculpture ?
Je suis tentée de dire “comme on vient à la vie”, mais une réponse prosaique s’impose. Plusieurs facteurs ont contribué à cet attrait, notamment, la polysémie de la forme tridimentionnelle que donne la sculpture.
Quels sont vos projets aujourd’hui ?
Je m’efforce de rester fidèle - malgré l’inaction des autorités en charge de la culturure et de l’urbanisme - à mon engagement pour l’intégration de la sculpture dans les espaces publics, en capitalisant sur les 6 Symposiums Internationaux de Sculpture, que j’ai organisés respectivement à El Jadida (2000), à Tanger (2001), à Fès (2002), à Essaouira (2003), à Taroudant (2011) et à Azilah (2018), et en déclinant mon action pour investir des lieux privés et des lieux dédiés à l’Art.
Quel lien avez-vous avec Rabat ?
Outre l’attrait que représentent, pour moi, des lieux Rbatis remarquables (Lagza, le Mellah, l’Oudaïa, le vieux Hassan, le parc dit Nouzhat Hassane, le parc expérimental, les lieux de culture comme le Musée d’Art Moderne, le Musée archéologique, le Théâtre National...), je suis liée à Rabat avec le même pacte qui gère mon inclinaison à voir dans les espaces publics des lieux de prédilection pour le dialogue entre l’habitant et l’oeuvre d’Art.
Sortir Mag #30