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Fadila El Gadi, une école brodée !
Publié le : 10/10/2018 - Sortir : Mohamed Ameskane
''Je viens de réaliser un vieux rêve d'enfance : ouvrir une école où
on apprend à broder. C'est une école gratuite, sans aucune subvention.
Elle est à Salé, ma ville d'origine, ça m'a coûté mes économies, mais c'est de mon devoir de veiller à la transmission de notre savoir-faire et la protection de notre patrimoine. ''
Fadila El Gadi
L'école de Broderie de Salé
Enfin une école de broderie est créé au Maroc. Autour de Fadila El Gadi, une équipe pédagogique initie les apprentis de différents âges et couches sociale à la broderie. Un art que les grandes mères et les mamans des villes traditionnelles marocaines transmettaient à leurs jeunes filles. Avec la transformation sociologique et l’industrialisation, ce savoir-faire artisanal risque la disparition. Avec l’école de broderie de Salé, il est sauvé !
De père Sahraoui, originaire de Boujdour, et de mère pur jus Slaoui, Fadila El Gadi est née à Kénitra mais reste très attachée à Salé où elle vit, crée et médite entre deux voyages.
Figure désormais incontournable de l’univers de la mode franco-marocaine, elle lance ses propres créations en 2007. Et depuis, sa griffe ne cesse de sillonner le monde. Ses robes d’être portées par des stars et autres princesses. Après des show-room à Rabat, Marrakech, Paris…
Elle ouvre des boutiques à Rabat en 2013, Marrakech 2O14 et Casa en 2015. Des boutiques façonnées, tous comme ses vêtements, par elle-même, du carrelage aux rideaux. Celle de la galerie Souriya à Marrakech reflète un goût parigot très prononcé. Ne rêve -t- elle pas de «reproduire» le passage de la Madeleine en plein quartier de Guéliz ? Fadila El Gadi, qui marie avec originalité la mode internationale avec le savoir-faire artisanal marocain, ne cesse d’initier projet sur projet.
En mai 2016, Fadila EL Gadi nous a conviés à une rétrospective, plus qu’une exposition, un spectacle total, qui reste gravée dans les mémoires. Outre les robes, aussi splendides les unes que les autres, les vidéos, la scénographie… ce qui attira l’attention c’est une maquette, son fameux projet de l’école de broderie. Confié à des architectes internationaux, Benoit Dupuis et Diego Noguiera, l’école de broderie de Salé a vu le jour quelques années après : une belle et moderne bâtisse avec au sous-sol un show-room et aux étages les ateliers. Fadila venait de réaliser un rêve d’enfance et quel rêve ! Offrir aux slaouis et autres, de 7 à 77 ans, la possibilité de s’initier à l’un des arts phares de l’artisanat marocain, la broderie. Ouverte, gratuite et populaire, l’école offre à des humbles du peuple d’acquérir un savoir-faire et en même temps de sauver, de transmettre et de sauvegarder un patrimoine millénaire.
C’est le cas des jeunes filles Nadia et Nabila. Issues de la première promotion de l’école, grâce à Fadila, les deux lauréates se sont envolées à Paris pour un stage à Montex représentant la maison Chanel, ainsi qu’un autre à l’école Duperré. N’est-ce pas joindre l’utile à l’agréable.
Bravo l’artiste !